Le président américain Donald Trump pendant une visioconférence avec des militaires, le 27 novembre 2025 dans sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride ( AFP / Jim WATSON )
Le président américain Donald Trump a promis d'empêcher "l'immigration en provenance de tous les pays du tiers-monde", après la mort d'une garde nationale, touchée tout comme un autre militaire par des tirs attribués à un ressortissant afghan.
La soldate, Sarah Beckstrom, "vient de nous quitter", a déclaré jeudi le président américain à la télévision, après cette attaque attribuée à un Afghan de 29 ans, arrivé aux Etats-Unis en 2021 après avoir servi aux côtés de l'armée américaine en Afghanistan. L'autre militaire "lutte pour sa vie" à l'hôpital.
Dès mercredi soir, le milliardaire républicain avait annoncé un durcissement de sa politique anti-immigration. Le directeur des services d'immigration, Joseph Edlow, a annoncé le "réexamen complet et rigoureux de chaque carte verte délivrée à tout ressortissant étranger provenant de pays jugés préoccupants".
Ce permis, accordant le titre de résident permanent aux Etats-Unis, sera réexaminé pour les immigrés originaires d'Afghanistan, mais aussi de 18 autres pays dont le Venezuela, Haïti et l'Iran.
Selon des données officielles, plus de 1,6 million d'étrangers détenteurs de la carte verte, soit 12% des résidents permanents, sont originaires d'un de ces 19 pays. L'Afghanistan en compte plus de 116.000.
Plus largement, Donald Trump a annoncé sur les réseaux vouloir "suspendre définitivement l'immigration en provenance de tous les pays du tiers-monde, afin de permettre au système américain de se rétablir complètement".
- "Civilisation occidentale" -
Les autorisations d'entrée sur le territoire délivrées à des "millions" de personnes par son prédécesseur Joe Biden pourraient être remises en cause, a-t-il menacé.
Il a également promis que son gouvernement allait "chasser toute personne qui n'est pas un atout pour les Etats-Unis (...), mettre fin aux bénéfices et subventions fédéraux pour les non-citoyens (...), dénaturaliser les migrants qui nuisent à la tranquillité nationale, et expulser tout ressortissant étranger qui constitue un fardeau public, un risque pour la sécurité ou qui n'est pas compatible avec la civilisation occidentale".
Le suspect de l'attaque, Rahmanullah Lakanwal, était toujours hospitalisé vendredi.
Selon le directeur de la CIA John Ratcliffe, il a travaillé avec l'armée américaine en Afghanistan. "Nous enquêtons pleinement sur cet aspect de son passé", a déclaré le directeur du FBI, Kash Patel.
Des médias américains affirmaient vendredi qu'il avait rejoint les "unités zéro" des services afghans, en charge de missions commandos contre les Talibans, Al-Qaïda ou le groupe Etat islamique (EI).
Des unités opérant hors de la chaîne de commandement habituelle, et qui "étaient en grande partie recrutées, formées, équipées et supervisées par la CIA", selon l'organisation Human Rights Watch. Un diplomate les avait surnommées les "escadrons de la mort".
Le New York Times cite de son côté un ami d'enfance du suspect, affirmant qu'il avait été psychologiquement très affecté par ses missions dans ces unités.
Son mobile restait inconnu vendredi. Mais il a traversé le pays en voiture depuis l'Etat de Washington (Nord-Ouest), pour se rendre dans la capitale fédérale (Est).
Un militaire est évacué dans une ambulance après l'attaque du 26 novembre 2025 à Washington ( AFP / Sebastian Smith )
Là, il a mené une attaque "ciblée" contre des militaires, ouvrant le feu sur deux d'entre eux âgés d'une vingtaine d'années, avec un revolver Smith & Wesson, "sans provocation, comme dans une embuscade". Il a ensuite été neutralisé.
Ces derniers mois, Donald Trump a fait polémique en envoyant des membres de ce corps de réserve de l'armée dans plusieurs villes démocrates, contre l'avis des autorités locales, invoquant la lutte contre la criminalité et l'immigration illégale.
- "Acte isolé" -
Des policiers établissent un périmètre autour de la scène de crime après l'attaque par balles de deux soldats de la Garde nationale, le 26 novembre 2025 à Washington ( AFP / Drew ANGERER )
Le suspect était arrivé aux Etats-Unis un mois après le retrait précipité des forces américaines d'Afghanistan pendant la présidence du démocrate Joe Biden, en août 2021, dans le cadre d'une opération d'exfiltration des Afghans ayant collaboré avec les Américains.
De hauts-responsables américains ont affirmé qu'il n'avait pas fait l'objet d'un examen minutieux à son arrivée et avait bénéficié de politiques d'accueil laxistes.
Les autorités ont suspendu le traitement des demandes d'immigration des ressortissants afghans.
AfghanEvac, organisation chargée d'aider des Afghans à s'établir aux Etats-Unis, a assuré qu'ils étaient soumis à des vérifications de sécurité "parmi les plus approfondies".
"L'acte violent et isolé de cet individu ne doit pas servir d'excuse pour définir ou rabaisser toute une communauté", a mis en garde son président, Shawn VanDiver.
Selon le département d'Etat, plus de 190.000 Afghans sont arrivés aux Etats-Unis depuis la prise de pouvoir des talibans.

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